Table of Contents Table of Contents
Previous Page  29 / 64 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 29 / 64 Next Page
Page Background

29

COMBATTRE LES PARADIS FISCAUX |

CE QUI A ÉTÉ FAIT -

CE QUI DEVRAIT ÊTRE FAIT

III – LA MISE EN ŒUVRE D’UN NOUVEAU CADRE: 2014 - 2015

ACTION

3

RENFORCER LES RÈGLES SUR

LES TRANSFERTS PROVENANT

DE FILIALES

Chaque pays met en œuvre des régimes fiscaux

spécifiques encadrant les modalités de taxation

des revenus provenant des filiales situées à l’étran-

ger. L’OCDE souhaite que ces différent régimes

se rapprochent et puissent limiter l’incitation à

conserver des profits dans les paradis fiscaux. Au

sein de l’Union européenne, depuis l’arrêt Cadbury

de mai 2006, les pays européens peuvent intervenir

sur les transferts entre filiales en matière fiscale

dans la mesure où les filiales sont considérées

comme « purement artificielles ».

Les pays de l’Union ont par ailleurs jusqu’au 31

décembre 2015 pour transcrire l’amendement de

janvier 2015 de la Directive mère-fille qui intègre

désormais une clause anti-abus permettant aux

autorités nationales de ne pas accorder l’avan-

tage de non double taxation aux montages « non

authentiques »,

c’est à dire mis en place pour ob-

tenir un avantage fiscal et ne reposant sur aucune

réalité économique.

ACTION

4

LIMITER L’UTILISATION DES

DÉDUCTIONS D’INTÉRÊTS

D’EMPRUNTS

L’un des outils utilisés par les entreprises pour

réduire leur base fiscale consiste à ce qu’une filiale

située dans un paradis fiscal octroie un prêt à une

autre localisée dans un pays de plus forte taxation.

Le remboursement des intérêts d’emprunts

étant déductible des bénéfices, les entreprises

ont trouvé là un moyen de siphonner leurs

bénéfices vers les paradis fiscaux.

L’OCDE réfléchit

à plusieurs méthodes pour limiter le recours à ce

type de pratiques.

L’institution ne souhaite pas fixer de normes en

matière de financement des multinationales, en

particulier quant à leurs choix de recourir plus

à l’emprunt ou au capital. Néanmoins, même

si l’utilisation de cet outil d’optimisation fiscale

agressive semble moins répandue que celui de la

manipulation des prix de transfert, l’orientation

suivie consiste bien à limiter l’utilisation abusive du

recours à l’endettement.

ACTION

5

LUTTER CONTRE LA

CONCURRENCE FISCALE

DOMMAGEABLE (RULINGS…)

A l’image des traités européens, l’OCDE considère

que la concurrence est bonne en soi, y compris

dans le domaine fiscal. Mais elle devient « dom-

mageable » lorsque les Etats vont trop loin dans

l’offre de procédés visant délibérément à soustraire

des recettes fiscales à leurs voisins. L’OCDE a ainsi

commencé à bâtir un consensus sur deux points.

D’une part sur la remise en cause des « patent

box »,

ces législations qui cherchent à attirer

fiscalement les activités de recherche et de locali-

sation de brevets des multinationales. La Belgique,

l’Espagne, la France, la Hongrie, le Luxembourg,

les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni ainsi que

la Suisse offre ce type de législations et l’Irlande

a annoncé vouloir les rejoindre. La Commission

européenne a demandé fin 2014 à la Belgique, à

Chypre, à l’Espagne, à la France, à la Hongrie, au

Luxembourg, à Malte, aux Pays-Bas, au Portugal et

au Royaume-Uni de lui fournir des informations sur

leurs « patent boxes ».

D’autre part, sur la surveillance des pratiques de

rescrits fiscaux, les fameux rulings

– un accord

préalable hors la loi commune entre le fisc d’un

pays et des entreprises sur les procédures de taxa-

tion de leurs profits. L’OCDE condamne la pratique

des « rulings ».

Sur la base de documents couvrant la période

2002-2010, le consortium international de journa-

listes d’investigation a montré en novembre 2014

que le Luxembourg a signé par l’intermédiaire du

cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers 548 ac-