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COMBATTRE LES PARADIS FISCAUX |

CE QUI A ÉTÉ FAIT -

CE QUI DEVRAIT ÊTRE FAIT

III – LA MISE EN ŒUVRE D’UN NOUVEAU CADRE: 2014 - 2015

joueraient le jeu de la transparence fiscale. Qui

plus est, ils seraient sous le regard de l’ensemble

du reste du monde pour qui il ne serait pas difficile

de les sanctionner de même que les acteurs privés

les utilisant car leur remise en cause ne provoque-

rait pas de risque systémique. Dans la mesure où

l’action coordonnée du G20 force les grands centres

financiers à jouer le jeu de la transparence, un

résidu de territoires non coopératifs ne semble pas

représenter une menace importante et durable.

LES POINTS À SURVEILLER : LE DEGRÉ DE

TRANSPARENCE DES TRUSTS

Dans le cadre de l’amélioration du standard

d’échange d’informations à la demande, le Forum

global a indiqué en novembre dernier au G20 de

Brisbane qu’il intégrait dans les termes de référence

de sa revue par les pairs la surveillance du fait que

les pays disposent des informations permettant de

connaître les propriétaires effectifs des entreprises

et autres entités présentes sur leur territoire. Même

si cette avancée tend à internationaliser les normes

de transparence en la matière, chaque pays reste

libre d’en déterminer les conditions concrètes de

réalisation.

En Europe, la 4ème Directive anti blanchiment

permet des avancées en la matière

mais le public

au sens large reste exclu des informations concer-

nant les trusts

. La définition précise de qui dispose

d’un « intérêt légitime » à réclamer les informations

disponibles devra être surveillée. La liberté donnée

à chaque Etat d’établir sa propre feuille de route

en la matière doit être utilisée pour faire évoluer

le processus de mise à disposition des informa-

tions vers les cas les mieux disant : le Danemark

et le Royaume-Uni ont ainsi indiqué leur intention

d’établir des registres centraux nationaux ouverts

au public en ce qui concerne les entreprises et le

gouvernement britannique a demandé aux Etats

de son ancien empire de le suivre sur le sujet mais

la partie est loin d’être gagnée en la matière (les

îles Vierges britanniques ont par exemple caté-

goriquement refusé l’établissement de registres

publics). Depuis la loi de décembre 2013 relative à

la lutte contre la fraude fiscale, la France est censée

disposer d’un registre central des fiducies et trusts

étrangers établis par le ministère des Finances mais

on l’attend toujours.

LES POINTS À SURVEILLER : QUELLES INFOR-

MATIONS POUR LES PAYS EN DÉVELOPPE-

MENT?

Le Forummondial prend bien soin dans chacune

de ses communications de mettre en avant son

souci d’associer les pays en développement aux

progrès réalisés en matière d’accès à l’information

fiscale. Néanmoins,

une réticence demeure du

côté des vieux pays industrialisés à s’engager à

fournir des informations à certains pays

dont les

dirigeants n’ont pas toujours un comportement

irréprochable et qui pourraient être tentés d’utiliser

les informations fournies à leur administration à

des fins personnelles ou politiques.

A l’inverse, les pays en développement sont des vic-

times de l’évasion et de la fraude fiscale au même

titre que les pays du Nord et, dans la mesure où ils

disposent des capacités de traitement de l’informa-

tion, celle-ci leur serait grandement utile.

L’année 2015 sera celle de la 3ème Conférence sur

le financement du développement des Nations

Unies à Addis-Abeba du 13 au 16 juillet. Une occa-

sion d’aborder le sujet de la meilleure coordination

possible avec les pays du Sud en matière d’échange

d’informations, même si la lutte contre la fraude

et l’évasion fiscale ne représente qu’un aspect de

la capacité de mobilisation nationale des recettes

budgétaires. Pour les pays en développement,

réussir à construire une administration fiscale,

c’est stimuler de manière générale les capacités

institutionnelles nécessaires au développement à

long terme. C’est aussi trouver les compromis d’un

contrat social partagé entre l’Etat et l’ensemble de

la population et des acteurs du développement.

Autant de dimensions politiques et structurelles qui