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britannique Tax Justice Network dont l’un des

experts, Richard Murphy, a proposé il y a plusieurs

années le principe, à savoir la demande faite aux

entreprises multinationales de

fournir une comp-

tabilité pays par pays

. L’OCDE va donc établir un

cadre de transmissions de données concernant le

chiffre d’affaires réalisés, le nombre d’employés,

le montant des actifs matériels, les profits réalisés

et les impôts payés ainsi que les dettes fiscales.

Seules les entreprises au-delà de 750 millions

d’euros de chiffre d’affaires sont concernées. Ce

qui, d’après les informations de l’OCDE laissent 85

% des entreprises en dehors du processus. Elles

devront fournir leurs données aux autorités fiscales

dans chaque pays de résidence en 2016 et celles-ci

pourront échanger les informations sur le sujet à

partir de 2017.

Seules les autorités fiscales disposeront de ces

informations.

Elles ne seront donc pas publiques,

ce qui est dommage car elles permettraient de

mettre en évidence les pratiques d’entreprises qui

réalisent du chiffre d’affaires d’un côté mais paient

– peu – d’impôts de l’autre grâce aux techniques

d’optimisation agressive. L’OCDE prévoit de revoir

en 2020 les conditions de fonctionnement de cette

comptabilité pays par pays, ce qui permettra peut-

être de considérer que l’information pourrait être

rendue publique, une évolution qui ne bénéficie

pas d’un consensus politique entre les Etats pour

l’instant mais qu’il faudra remettre sur la table à ce

moment-là.

ACTION

1 4

RENDRE LA RÉSOLUTION DES

CONFLITS PLUS EFFICACE

Avec des autorités fiscales qui deviennent plus

agressives dans leurs contrôles

, les cas de conflits

d’interprétation entre autorités et avec les

entreprises contribuables sont à la hausse.

Vu

l’ampleur des changements susceptibles d’être mis

en œuvre dans le cadre de BEPS, la tendance ne

devrait pas fléchir. D’où l’idée d’être certain que les

instruments de résolution des conflits et d’arbi-

trage sont bien au point. Tous les pays ne sont pas

d’accord pour rendre les procédures d’arbitrage

obligatoire. Et c’est là encore donner beaucoup de

poids à la petite communauté d’experts à même

de s’y retrouver dans des règles à la complexité

croissante.

ACTION

15

UNE CONVENTION

MULTILATÉRALE POUR CHANGER

TOUT D’UN COUP

Enfin, les nombreuses évolutions mises sur la

table par l’OCDE ne pourront être actives que

lorsqu’elles seront incluses dans tous les traités

fiscaux internationaux existants. Car, au moment

d’établir les règles concernant le problème de la

double imposition des multinationales – une fois

dans le pays de la filiale, une fois dans le pays de

la maison-mère - dans les années 1920, la Société

des Nations a choisi de privilégier les conventions

fiscales bilatérales plutôt qu’une grande conven-

tion multilatérale.

Régler aujourd’hui la question de la non-imposi-

tion des entreprises réclame d’importants chan-

gements. Pour aller plus vite, les pays ont jugé

faisable et souhaitable que l’OCDE propose

une

convention internationale permettant de faire

valider en une seule fois les nouvelles règles

de

taxation des multinationales.

Les 15 actions qui viennent d’être décrites vont as-

surément dans le bon sens pour la remise en cause

des pratiques d’optimisation fiscale agressive des

entreprises. Jamais depuis les années 1920 la

communauté internationale des Etats n’avaient

été aussi loin dans une tentative de définition du

cadre fiscal des multinationales. Y compris en

faisant l’effort d’y associer par diverses mesures

les pays en développement qui souffrent dans des

proportions importantes des fuites de recettes fis-