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COMBATTRE LES PARADIS FISCAUX |

CE QUI A ÉTÉ FAIT -

CE QUI DEVRAIT ÊTRE FAIT

III – LA MISE EN ŒUVRE D’UN NOUVEAU CADRE: 2014 - 2015

pas donner toute l’information possible. Ils finiront

par se faire montrer du doigt par le Forummais il

peut être intéressant de disposer d’un outil fiable

pour pouvoir faire des demandes, permettant en

cas de réponse inadéquate ou inexistante de four-

nir des éléments permettant d’engager des pres-

sions diplomatiques publiques sur les territoires

concernés.

LES POINTS À SURVEILLER : QUI VA RECEVOIR

QUELLE INFORMATION SUR QUI ?

Les experts du Tax Justice Network Andres Knobel

et Markus Meinzer pointent de nombreuses pos-

sibles failles techniques au standard développé

par l’OCDE qui ouvriraient des possibilités de le

contourner. En particulier, des individus pourraient

acheter des certificats de résidence dans des

paradis fiscaux et donner cette information aux

établissements financiers qui la leur réclameront.

Résultat : dans le cadre de l’échange automatique,

un résident allemand ou français se dissimulant

par exemple derrière un certificat de résidence à

l’île de Saint Kitts – qui offre la citoyenneté locale

contre un investissement de 250 000 dollars dans

l’industrie de la canne à sucre… - verra l’informa-

tion le concernant partir automatiquement à Saint

Kitt… qui n’en fera rien !

Pire :

les pays qui choisissent d’être inscrits sur

la liste A de l’accord multilatéral d’échange d’in-

formation, s’engagent à fournir toutes les infor-

mations demandées mais à ne rien demander en

retour – une possibilité ouverte à l’origine par l’OC-

DE pour les pays sans impôt sur le revenu.

Devenir

des résidents fictifs de ces territoires deviendra

alors particulièrement intéressant puisque

l’information les concernant ne sera envoyée à

aucun pays !

Pour autant, un Européen devenant

soudainement un non-résident ne manquerait pas

d’attirer l’œil des autorités fiscales.

LES POINTS À SURVEILLER : LA TRANSCRIP-

TION DANS LES DROITS NATIONAUX

Le monde et l’Europe n’en ont pas encore fini avec

le secret fiscal. Si le secret bancaire et l’opacité des

trusts sont sur la sellette, le chemin à parcourir est

encore long entre la construction des instruments,

leur utilisation et la démonstration de leur efficaci-

té.

Si de nombreux paradis fiscaux se sont ralliés au

standard mondial de l’échange automatique, une

étape importante sera la transcription concrète de

l’outil dans leur droit national.

En ce qui concerne

la Suisse, par exemple, la procédure du référen-

dum populaire pèse toujours sur l’engagement

définitif du gouvernement. Et la question se

posera de savoir avec quels pays elle acceptera

d’échanger des informations.

Le Conseil fédéral

parle « d’Etats de droit », des précisions seront

nécessaires.

Sur un plan plus général, la convention multilaté-

rale à laquelle participe chacun des Etats est en fait

une somme d’engagements réciproques bilatéraux

dépendant des choix effectués par chaque pays.

Le résultat final de ces choix devra être surveillé de

près.

LES POINTS À SURVEILLER : L’ABSENCE DE RÉ-

CIPROCITÉ DE LA PART DES ETATS-UNIS

Mais les problèmes ne viendront pas forcément

que des paradis fiscaux. Si plusieurs d’entre eux

ont décidé pour l’instant de résister à la pression

– comme le Panama, Bahreïn, les îles Cook, Nauru

et le Vanuatu – il manque un pays important sur

la liste des bons élèves : les Etats-Unis. L’échange

automatique est censé se mettre en place sur une

base de confidentialité – l’information ne peut aller

à tout le monde. Mais aussi de réciprocité : je reçois

des informations des autres pays dans la mesure

où je leur en fournis.

Or, à l’heure actuelle,

les Etats-Unis n’acceptent

pas la réciprocité

. Ils ont promis d’y venir un jour