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Les procédures d’évaluation de l’ensemble des 100 et

quelques membres du Forummondial se poursuivent

en 2015. L’ensemble des pays sont classés en quatre

catégories : pays conformes, conformes pour l’essentiel,

partiellement conformes et non conformes.

Selon le

dernier état des lieux disponible en novembre 2014,

quatre pays étaient considérés non conformes :

Chypre, le Luxembourg, les îles Vierges britanniques

et les Seychelles

(voir annexe I).

Jusqu’en 2012, il ne faisait aucun doute qu’une fois tous

les pays jugés conformes, toute forme de secret à des

fins fiscales aurait disparu. Mais les premiers bilans des

échanges d’information à la demande ont montré que

cet instrument était loin d’être efficace - la France, par

exemple, indiquait fin 2011 un taux de retour de seule-

ment 30 % à ses demandes d’information. Une nouvelle

étape était nécessaire.

2. VERS L’ÉCHANGE AUTOMATIQUE

D’INFORMATIONS FISCALES

A partir de l’été 2012

et de la réunion du G20 de

Los Cabos au Mexique, l’OCDE change son fusil

d’épaule et commence à promouvoir

un nouveau

standard international, celui de l’échange au-

tomatique d’informations fiscales

. Selon ce prin-

cipe, dès que le ressortissant d’un pays réalise une

transaction financière à l’étranger, le fisc de son

pays d’origine en est automatiquement informé.

Une évolution validée politiquement au niveau des

ministres des Finances du G20 en avril 2013 puis

par les chefs d’État et de gouvernement lors de leur

réunion de septembre 2013 à Saint-Pétersbourg.

De son côté

, l’Union européenne s’est inscrite

dans ce mouvement général dès le Conseil

européen du 22 mai 2013

. Le communiqué final

demandait l’adoption, avant la fin de l’année 2013,

de la nouvelle mouture de la

Directive épargne

.

En place depuis 2005, elle instaure un échange

automatique d’informations fiscales sur les paie-

ments d’intérêts reçus par les individus. Ce qui

laisse la porte ouverte aux fraudeurs passant par

des personnes morales ou utilisant des produits

financiers pour transformer leurs revenus d’intérêt

en autres types de revenus. Une nouvelle ver-

sion de la directive, établie en 2009 et élargissant

l’échange d’informations aux personnes morales et

sur un spectre plus large d’actifs financiers atten-

dait dans les cartons,

le Conseil indique alors son

souhait qu’elle entre en vigueur et œuvre en ce

sens en mars 2014.

Dans la même perspective, une autre

Directive, sur

la coopération administrative dans le domaine

fiscal,

en place depuis le 1er janvier 2013, prévoyait

aussi de mettre en œuvre l’échange automatique

d’informations dans l’Union en 2015.

Le Conseil

a décidé en octobre 2014 d’étendre également

cette directive

ce qui l’amènerait à couvrir

un spectre plus large d’échange automatique

d’informations, au-delà de la Directive épargne

et incluant les dimensions du standard mondial

établi par l’OCDE.

Tout cela va dans le sens de la mise en œuvre d’un

échange automatique d’informations fiscales à

périmètre large au niveau de l’Union. En matière de

calendrier, l’Europe a finalement décidé de se caler

sur celui du G20. Plutôt que de demander à chaque

pays de réviser bilatéralement ses conventions

fiscales avec tous ses pays partenaires, l’OCDE

développe un standard mondial techniquement

opérationnel. Les pays pauvres devront pouvoir

bénéficier de l’échange automatique et le G20 s’est

engagé à leur apporter des moyens financiers pour

les aider à mettre en œuvre ce nouvel outil.

3. LA REMISE EN CAUSE DES PRATIQUES

DOUTEUSES DES MULTINATIONALES

L’année 2013 aura également été marquée par le

lancement politique, entre l’été et septembre, du

plan d’action proposé par l’OCDE à l’encontre des

pratiques fiscales douteuses des multinationales.

Baptisé BEPS

(Base Erosion and Profit Shifting ;

Érosion de la base d’imposition et transfert de bé-

néfices), ce plan vise, comme son nom l’indique, à