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autorités fiscales d’exercer un contrôle efficace sur

les pratiques de planification fiscale agressive. Elle

couvre toutes les pratiques douteuses des entreprises

en la matière, y compris celles qui utilisent des pays

étrangers. Mais elle comporte une contrainte forte

en termes juridiques, son application pouvant faire

l’objet de contestation devant les tribunaux. Certains

pays, comme l’Australie, la France ou le Royaume-Uni,

ont constitué des « review panels » des clauses mais

l’exemple britannique montre que cela peut amener

à des recommandations qui peuvent en affaiblir la

portée.

PROPOSITION

10

VERS UN CADASTRE FINANCIER MONDIAL

La proposition émane du chercheur de la London

School of Economics, Gabriel Zucman. Elle pro-

longe les évolutions actuelles vers l’établissement

de registres centraux permettant d’identifier les

propriétaires de sociétés. L’idée est de disposer d’un

cadastre financier mondial qui permette d’identifier

les propriétaires, résidence et nationalité, de tous

types de produits financiers :

comptes en banques,

trusts, actions, obligations, produits dérivés, etc.

Comme le cadastre immobilier permet d’établir les

taxes d’habitation, le cadastre financier permettrait

d’établir l’imposition des produits financiers sans

avoir à attendre des paradis fiscaux et de leurs acteurs

financiers privés qu’ils fournissent l’information et la

transmettent. Des registres mondiaux que l’auteur

propose de centraliser par exemple au Fonds moné-

taire international (FMI) permettraient aux autorités

fiscales de vérifier que les titres financiers déclarés et

leurs revenus sont bien conformes à la réalité.

Gabriel Zucman reconnaît que de tels registres

auraient un coût mais qu’il ne faut pas surestimer. Il

pointe surtout la difficulté à pouvoir identifier les véri-

tables propriétaires des différents produits financiers

car cela demanderait d’aller au-delà de la connais-

sance des intermédiaires (fonds d’investissement,

fonds de pension, etc.) pour connaître les investis-

seurs ultimes. Qui plus est, certains actifs financiers

peuvent vite changer de propriétaires, ce qui ajoute

de la difficulté au problème. La piste et se modalités

opérationnelles méritent encore d’être précisées.

UN HISTORIQUE DES CLAUSES

GÉNÉRALES ANTI ABUS

Source : Ernst & Young

PAYS

DATE

LA CHARGE DE LA PREUVE

REPOSE SUR

AUSTRALIE

1911

CONTRIBUABLE

PAYS-BAS

1924

ADMINISTRATION

FRANCE

1941

ADMINISTRATION

ALLEMAGNE

1977

PARTAGÉE

SUÈDE

1981

CONTRIBUABLE

SINGAPOUR

1988

CONTRIBUABLE

CANADA

1988

PARTAGÉE

BRÉSIL

1988

CONTRIBUABLE

IRLANDE

1989

CONTRIBUABLE

CORÉE DU

SUD

1990

CONTRIBUABLE

ITALIE

1997

ADMINISTRATION

AFRIQUE

DU SUD

2006

PARTAGÉE

CHINE

2008

CONTRIBUABLE

INDONÉSIE

2008

PARTAGÉE

BELGIQUE

2012

ADMINISTRATION

ROYAUME-

UNI

2014

ADMINISTRATION

INDE

2016

(PROPOSÉ)

ADMINISTRATION

(PROPOSÉ)