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Lorsque ce genre de situation se produit, et cela

se produit régulièrement un peu partout dans le

monde, cela montre-t-il, comme l’affirme un député

que le produit d’optimisation fiscale offert ne respec-

tait pas les règles ? Pour le représentant de Deloitte,

la réponse est non : cela prouve seulement… que

l’interprétation de la loi qu’ils ont proposée était erro-

née ! Et il est certain qu’en matière d’interprétation,

ces cabinets disposent de gros moyens avec environ

9000 conseillers fiscaux quand le fisc britannique a

en gros une centaine, une situation qui ne se ren-

contre malheureusement pas que de l’autre côté de

la Manche.

Obligation légale pourrait être faite aux cabinets de

conseils et fiscalistes de déclarer à l’administration

les produits d’optimisation fiscale qu’ils créent, et

aussi d’identifier leurs clients. De quoi réduire le mar-

keting d’optimisation agressive. L’administration fis-

cale doit se doter des moyens de pouvoir exercer une

veille sur les techniques agressives d’optimisation.

On peut évoquer la piste d’une labellisation des

conseillers fiscaux sur le modèle des notes que

reçoivent les Etats, les entreprises, etc. (AAA , AA, A,

etc.). Les intermédiaires aux pratiques douteuses

verraient leur note dégrader à chaque fois qu’ils sont

pris la main dans le sac d’une affaire douteuse. En

dessous d’une certaine note, les pouvoirs publics de

l’Union ne pourraient plus leurs ouvrir de marchés

locaux et nationaux et, sous certaines conditions, il

pourrait leur être interdit de traiter avec des entre-

prises cotées.

De manière générale, avec ou sans labels, les pro-

fessionnels pris la main dans le sac de montages

agressifs devraient être touchés par de fortes

amendes dont la publicité devrait être faîte. S’atta-

quer à ceux de ces professionnels qui encouragent la

fraude fiscale pour s’enrichir est une étape essentielle

pour mener un véritable combat politique contre les

paradis fiscaux.

Peut-être aurait-il été plus efficace de demander une

commission d’enquête du parlement européen sur

KPMG dans le cadre du scandale LuxLeaks plutôt que

de vouloir cibler un pays de l’Union, une opération

qui se heurte, comme dans le cas d’établissement

des listes de paradis fiscaux, à trop de contraintes

politiques.

PROPOSITION

4

SORTIR LES BANQUES DES

PARADIS FISCAUX

La présence des banques du continent dans les

paradis fiscaux fait peser un risque d’instabilité

financière à la zone. Les établissements financiers

utilisent ces territoires non seulement pour réduire

leur fiscalité mais également pour prendre des

risques de manière opaque.

L’offensive juridique américaine actuelle passe par

de lourdes sanctions financières accompagnées

désormais d’une demande de faire tomber les

têtes des responsables des pratiques financières

douteuses. Au Royaume-Uni, le gouverneur de la

Banque d’Angleterre suit la même voie : les ban-

quiers à la tête des établissements du pays voient

leur

responsabilité juridique personnelle accrue

en même temps que de nouvelles règles autorisent

une reprise des bonus en cas de preuves de mani-

pulation des marchés.

Une autre voie possible est de considérer que

puisque certaines banques font peser un risque

supplémentaire à la stabilité financière de l’Europe

du fait de leur présence dans les paradis fiscaux,

elles devraient subir une surcharge en capital à

l’image de ce qui est imposée aux banques ju-

gées systémiques.

Le montant de capital ramené à

l’ensemble des actifs devrait être supérieur de 3 à 5

points de pourcentage de manière progressive en

fonction de la présence des établissements dans

les paradis fiscaux.

PROPOSITION

5

UN RAPPORT RÉGULIER DEVANT LES

PARLEMENTS

La lutte contre les paradis fiscaux est une entreprise